PARCS | JARDINS | SCULPTURES | ART CONTEMPORAIN
Les parcs d'expositionS de sculptures en france

Ce site se donne comme objectif de vous présenter les parcs, les jardins qu’ils soient publics ou privés, dépendants de musées ou pas et qui exposent de manière temporaire ou permanente des œuvres d’art contemporain souvent sous forme de sculptures monumentales. Ces rencontres entre nature et art sont riches de sensations. Les oeuvres se fondent avec une infinie douceur au milieu de la nature, ou au contraire s’imposent en contraste dominant. Il n’est pas rare de trouver des oeufs visiblement imaginaires, ou de gigantesques nids étonnamment sous-terrains. Les animaux eux-mêmes sont plus vrais que nature ou totalement effrayant dans leurs dimensions, dans la place qu’ils occupent dans notre imaginaire. On se recueillera devant un temple païen ou dans une chapelle. Les matières permettent de tromper les sens ou au contraire de les informer. Certains de ces « jardins » sont de vastes propriétés de plusieurs centaines d’hectares d’autres sont intimistes, tous sont à découvrir.
Si ce site ne prétend pas à l’exhaustivité, il n’en est pas moins , de mon point de vue, probablement représentatif des différentes formes de propositions que vous trouverez en France. Comme l’art, la totalité de ces lieux sont vivants, autrement dit les avoir déjà fréquentés ou visités même assidument ne garantit en rien d’avoir tout découvert. Il vous manquera toujours les dernières acquisitions, ou les expositions temporaires des années suivantes. Les oeuvres sont elles mises en valeur grâce à ces environnements, sont-ce les oeuvres qui participent à mettre en avant ces espaces, ou tout simplement une harmonie qui se crée entre les deux. Chacun en fonction des lieux se fera sa propre religion. J’espère que ce site vous donnera l’envie de les découvrir, ou d’y retourner. Je vous souhaite une bonne visite.
PAGE BLOG
La partie improprement nommé Blog, est en réalité un journal des dernières actualités des sites présentés. Ce peut être utile de les lire, ne serait-ce que pour s’éviter de trouver porte close. Par exemple le Château de Kerguéhennec (formidable lieu) et une partie du parc seront fermés en 2024 et pour le château jusqu’en 2027.
L’intérêt sera de venir le consulter fréquemment pour ne rien rater des nouveautés des parcs.


Comment ne pas penser, en se promenant au milieu de toutes ces oeuvres, à Marcel Duchamp qui affirmait que « ce sont les regardeurs qui font les tableaux« . Jacques Lacan lui faisant écho dans son affirmation qu’il n’y avait aucun doute sur le fait que « ce sont les oeuvres qui nous regardent« .

JARDINS ET SPECTATEURS
« Le jardin, c’est un tapis où le monde tout entier vient accomplir sa perfection symbolique, et le tapis, c’est une sorte de jardin mobile à travers l’espace. Le jardin, c’est la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde. Le jardin, c’est, depuis le fond de l’Antiquité, une sorte d’hétérotopie heureuse et universalisante. »
Michel Foucault

« Somme toute, l’artiste n’est pas seul à accomplir l’acte de création car le spectateur établit le contact de l’oeuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là ajoute sa propre contribution au processus créatif. »
Marcel Duchamp
Et c’est bien ce que l’on ressent en promenant à l’intérieur de ces musées de pleine nature.



CLASSIQUE - MODERNE - CONTEMPORAIN
L’art contemporain provoque très souvent, en tous cas pour certains philosophes, une incompréhension, un haussement d’épaules. Or si l’on s’en tient à son énoncé l’art contemporain est l’art de notre époque. Si il y a incompréhension alors il y a un risque qu’elle empêche d’en comprendre tout ou partie. On peut penser que les oeuvres d’art s’intéressent à notre époque, à nos sociétés, qu’elles en sont le reflet et à tout le moins qu’elles en disant quelque chose. Pour certains auteurs l’art contemporain est plus le reflet d’un style que d’une époque, et pour être qualifié d’art contemporain il doit répondre à un certain nombre de critères.
Il est tout à fait possible d’imaginer que l’on puisse découvrir des œuvres contemporaines qui soient en réalité de l’art moderne. Si nous remontons un peu dans le temps et pour faire court. Ce qui fait œuvre dans l’art moderne c’est un objet qui serait l’expression d’une certaine intériorité de l’artiste. Alors que dans l’art dit classique les œuvres sont bâties en fonction d’un certain nombre de critères de figurations tels qu’ils ont été élaborés au fil des siècles. Les oeuvres doivent correspondre à un cahier des charges imposés par l’époque et les commanditaires. Dans l’art classique les sentiments personnels de l’artiste, son expression ne sont pas la priorité.
L’art moderne a pu s’émanciper des contraintes de l’art classique en permettant que l’on puisse se représenter l’intériorité de l’artiste, ces sentiments. L’art contemporain comme l’art moderne transgresse les canons de la figuration, de l’esthétique, de la composition académique mais il s’affranchit aussi de cette nécessité de lecture de l’intériorité de l’artiste. Ce n’est pas le seul changement. Autant en art moderne qu’en art classique il existe un critère commun qui est que ce sont les mains de l’artiste qui créent, qui façonnent l’œuvre. L’art contemporain s’également affranchi de cette contrainte. Il n’a pas à lui obéir et l’artiste n’est plus obligé de se servir de ses propres mains pour réaliser son oeuvre. On se souviendra des discussions passionnées que ces positions engendrant par exemple lors de la construction des colonnes de Buren au Louvre ou aux emballages de Christo.

jardins et art
Différents concepts d’expositions des oeuvres sont apparus avec l’avénement de l’art contemporain. Dans le cadre de notre promenade nous nous intéresserons, j’allais dire naturellement, au Green Cube qui correspondrait plus à l’exposition de ces sculptures en plein air. On peut penser que Green vient non pas en opposition à White Cube, puisque les Black Box sont là pour ça, mais sert à exprimer une nouvelle tendance. Il me semble que Green n’est pas à comprendre comme une démarche écologique mais comme la volonté d’exposer à l’air libre, sans contrainte.
Des oeuvres d’art contemporain exposées dans des jardins n’a rien de révolutionnaire car depuis l’antiquité les jardins ont toujours servi de lieux d’expositions de sculptures, ou d’oeuvres architecturées. L’idée chez les grecs, les romains, les babyloniens était de positionner comme en miroir la maitrise de l’art du jardin et des œuvres pour qu’ils puissent réciproquement se magnifier.
LES MUSÉES

A la révolution, les oeuvres vont progressivement quitter les lieux traditionnels d’exposition, les édifices religieux, les jardins, les châteaux pour intégrer des musées qui auront pour ambition de mettre l’art à la portée de tous. Au XIXe siècle une fièvre « muséale » s’empare des villes françaises qui toutes à la suite du Palais du Louvre en 1793, souhaitent posséder leur propre musée des Beaux arts. « C’est aussi à cette époque que la France délaisse le mot latin de « muséum » au profit de celui de « musée », sauf pour ceux consacrés aux sciences naturelles qui gardent l’ancienne dénomination latine.
WHITE CUBE

Le critique et artiste Irlandais Brian O’Doherty en 1976 donne sa définition du lieu d’exposition idéal . Il s’agit d’un « Espace sans ombre, blanc, propre, artificiel, dédié à la technologie de l’esthétique » L’art contemporain devait selon lui (auteur de la formule « White cube ») se trouver une nouvelle forme d’espace pour qu’il soit apprécié pleinement. En réalité le White cube, terme que Doherty a défini devait être conçu pour permettre de créer un espace libre et non pollué. Un espace presque aseptisé pour que rien dérange l’échange entre l’oeuvre et le spectateur. Il n’y a qu’à cette condition Ce n’est que par cette neutralité apparente que les oeuvres exposées dans le cube blanc pourront pleinement exister. Il est facile de constater que ce modèle fut largement adopter par les musées et les galeries.
« D’autres modèles sont venus en contre-pied du white cube, c’est le cas de la black box, où les œuvres plongées dans un espace sombre sont présentées par un éclairage individualisé. » Axelle Gallego-Ryckaert
GREEN CUBE

On peut illustrer le Green Cube avec ce Théatrum Botanicum de la Fondation Cartier mais ce serait une erreur. Car ce qui fait « oeuvre » c’est la conception du lieu lui-même. Pas de sculptures, pas de tableaux, pas d’exposition mais une œuvre autonome commandée à l’artiste Lothar Baumgarten.
Contrairement au White Cube il semble, que le Green Cube n’ait été conceptualisé par personne. On en comprend cependant facilement le sens, le Green Cube doit permettre de se promener dans les jardins à proximité des musées ce qui permet une nouvelle approche et permet aux spectateurs de s’approprier les lieux. Dans les propriétés privées il est plus question d’esthétisation réciproque, mais cette approche est critiquée par certains qui estiment que « la rencontre entre les visiteur·euse·s et les œuvres n’est pas au cœur du discours de l’exposition ». Je ne suis pas d’accord mais chacun se fera sa religion. Ce que je sais c’est que sans eux je ne me serais probablement pas autant passionné pour eux bien sur mais aussi les musées l’art en général et que je n’aurais pas eu le souhait d’en partager les découvertes.